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Le droit à la déconnexion totale

Dans un monde de plus en plus connecté, il est souvent difficile de mettre un temps à part pour soi. Entre les emails professionnels, les notifications, les SMS et les appels, il semble qu’avec le temps nous soyons devenus des ‘techno addicts’ sans trop nous en rendre compte. Nous aimons nous sentir indispensable, pourtant nous devons veiller à ne pas franchir la ligne rouge de l’hyperconnexion !

Le phénomène est apparu ces dernières années. Avec l’essor des réseaux sociaux, des messageries instantanées et l’arrivée du  haut débit mobile, tout individu dispose d’une capacité de connexion quasi-permanente. Mais cela n’est pas sans conséquence sur la vie privée des collaborateurs. En étant sollicité à tout moment, l’employé s’expose au syndrome de l’épuisement professionnel (ou Burn-out) !

Avec la loi travail le gouvernement a instauré un droit à la déconnexion, pour protéger les salariés. Ce droit à la déconnexion est entré en vigueur le 1er janvier 2017 et stipule que les entreprises de plus de 50 salariés sont contraintes de négocier avec les partenaires sociaux sur « les modalités d’exercice du droit à la déconnexion » des salariés. S’ils ne parviennent pas à se mettre d’accord, l’employeur doit établir une charte après avoir consulté les représentants du personnel.

Pourtant il n’existe aujourd’hui aucune définition légale du droit à la déconnexion. C’est une prérogative qui n’est pas contrôlée. Mais si un salarié en vient à avoir des problèmes de santé, porte plainte contre l’entreprise et que celle-ci n’a rien entrepris en ce qui concerne le droit à la déconnexion, alors elle s’expose à de lourdes sanctions. Patrick Thiébart, avocat associé au cabinet Jeantet déclarait lors d’une interview accordée au Figaro : « Il n’y a pas de mode d’emploi précis. C’est aux entreprises de trouver des solutions sur mesure ».

Il n’est pas nécessaire de couper les serveurs informatiques, les entreprises peuvent effectuer des actions de sensibilisation de leurs salariés sur le besoin de la déconnexion. Elles peuvent aussi mettre en place des mesures incitatives. A titre d’exemple, Orange a instauré un temps de non-utilisation des boîtes emails lors des réunions d’équipe pour en faciliter la concentration. De son côté Michelin a mis en place un contrôle des connexions effectuées hors du lieu de travail pour ses cadres itinérants tous les jours entre 21h et 7h du matin, et du vendredi 21h au lundi 7h.

Contrairement à l’Allemagne qui a établi la déconnexion comme une obligation, la France a préféré s’appuyer sur la confiance, pour permettre à chaque entreprise d’adapter ce besoin à son contexte.

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